Reconnu en son temps par ses pairs, Alain Borne a produit une œuvre majeure dont le rayonnement a pourtant été freiné par son attachement à sa ville de Montélimar dans la Drôme, et son éloignement des cercles parisiens.
Les rééditions et publication d’inédits réalisées ces dernières années témoignent d’un nouvel intérêt pour une œuvre longtemps tombée dans l’oubli, et qui reste encore méconnue du grand public.
Ce fils de famille bourgeoise naît dans l’Allier en 1915. En l’absence de son père mobilisé, il grandit dans un
milieu exclusivement féminin, avec sa mère et ses tantes.
Après la guerre, la famille s’installe près de Privas, en Ardèche, puis à Montélimar à partir de 1922. Il a alors sept ans, et il ne quittera plus, sauf ponctuellement, cette ville de province.
Dès la parution de ses premiers recueils, Alain Borne obtient une vraie reconnaissance qui culmine dans les années 40. Pendant l’Occupation, aux côtés de Louis Aragon, Pierre Seghers ou encore René Tavernier, il participe à des réseaux de résistance littéraire.
Son métier d’avocat ne l’écarte pas de l’écriture qu’il pratique avec rage. Mais les années passent dans une solitude et un pessimisme croissants, ponctuées de nombreuses et tumultueuses affaires de cœur. À la mort de sa mère en 1961, à laquelle il était profondément lié, il sombre dans l’alcoolisme et la dépression.
Il meurt quelques mois plus tard, à l’âge de 47 ans, dans un accident de voiture sur la route nationale 7.